Édition : 2021

Transition environnementale, écologique, numérique, économique, du travail, voire humaine, tout bouge et le monde qui nous entoure évolue certes, mais surtout avec une rapidité inédite. Le propre d’une transition est d’être un état intermédiaire or le propre de l’architecture est de constituer un espace permanent, même s’il se ramène à quelques années. Il sera donc difficile de parler de transition architecturale, mais plutôt des conditions à la fois de la conception, la construction et la gestion de l’architecture et la ville qui sont alors dans une dynamique de changement. Ces différents états transitoires nous amènent à nous engager pour accompagner cette transition, mais il est nécessaire de la faire avec une conscience aigüe de ce qui nous entoure. De s’appuyer sur des faits, des données, de tenter de les décrypter et non juste de les commenter. Nous devons engager toute notre créativité et nos savoirs pour bâtir un nouvel environnement. Comme l’indique Paul Hawken au sujet du changement climatique, en introduction de son ouvrage Drawdown:

« Nous pouvons être tentés de considérer que le réchauffement climatique est une chose qui nous tombe dessus, que nous sommes des victimes d’un destin écrit par des actes qui nous préexistent. Si nous modifions notre point de vue, et si nous considérons que le réchauffement climatique est une évolution positive, une transformation atmosphérique qui nous encourage à changer et à réimaginer tout ce que nous fabriquons, tout ce que nous faisons, alors nous entrons dans un monde différent. Nous assumons l’entière responsabilité et cessons d’en rejeter la faute sur les autres. Nous voyons le réchauffement climatique non comme un évènements inévitable mais comme une invitation à bâtir, à innover, à tout changer; il nous ouvre la voie de la créativité, de la compassion et du génie. » Alors comme Hawken engageons nous dans un avenir meilleur !

La transition pour exister s’appuie tout d’abord sur une histoire et essaye de définir un avenir. Le FAV 2020 souhaite interroger les différents engagements et risques que prennent les architectes aujourd’hui pour construire notre avenir commun. À l’image de la médecine (1), l’architecture doit œuvrer pour le bienêtre de tous, car c’est le réceptacle de nos vies. Elle crée les conditions du vivre ensemble. L’architecture éphémère est quant-à-elle un état de transition puisque non permanent. Il sera alors attendu que chacune d’entre elle puisse célébrer à la fois la connaissance d’un passé, la conscience d’une présence et la création d’un avenir. Buckminster Fuller disait : « The best way to predict the futur it’s to design it. »

(1) En 2020 nous célèbrerons les 800 ans de la création de sa faculté de médecine de Montpellier. Transition importante car c’est aussi cet engagement dans un avenir, ce risque pris il y a 800 que de créer cette institution, ce lieu d’un savoir partagé, qui nous permet aujourd’hui de penser un avenir nouveau. Ainsi une des installations du FAV prendra place dans ce lieu historique.