Édition : 2015

La Dixième marque une étape importante en témoignant de l’inscription du FAV dans le temps. C’est au travers d’un temps long que les choses se construisent et prennent place. C’est grâce à un socle fondé sur des volontés d’ouverture et de regards croisés que le temps devient une matière essentielle à la cohésion d’un parcours. La Dixième, articule de multiples temporalités en jouant sur l’immédiateté, la spontanéité des installations présentées, des rencontres fortuites, de l’éphémère, tout en constituant aux fils des ans des histoires communes et partagées. Ainsi pour La Dixième, les Architectures Vives de nature éphémères conjuguent la matérialité de l’architecture à une contraction du temps, une intensification. Elles offrent une expérience au cœur du sensible. Inattendue, décalée, ouverte, déstabilisante, accueillante… autant de qualificatifs qui pourraient être attribués. C’est là, que de véritables champs exploratoires s’ouvrent aux architectes. Loin du carcan et de la lourdeur du quotidien, défaites d’une certaine matérialité normée, ces architectures éphémères se libèrent pour ne laisser place qu’au plaisir du lieu constitué. Expérimentale, objet d’exploration, espace hautement sensible, l’architecture éphémère propose ainsi des expériences architecturales inattendues. Un monde défait de toute considération d’idées formatés, de styles et doctrines, pour ne rechercher qu’à interpeller le visiteur par ses sens. Plaisir, devient alors le maître mot de son existence.

De par la constitution d’un espace hautement sensible, il est alors offert à ceux qui y prennent part un temps spécifique. Cet « espace-temps » prend place hors de la frénésie, de l’accélération, pour opérer un ralentissement, une sorte de ukiyo – monde flottant – l’art de capter l’éphémère dans la culture japonaise. Se constitue ainsi un « hors du temps », reliant grâce au sensible le monde physique, celui du lieu de l’architecture et le monde du mental, celui de la pensée voire même du rêve. De cette situation un paradoxe nait celui que l’éphémère, qui, de par sa définition n’a pas vocation à durer, grâce à une extrême intensification, construit un espace qui au-delà de son existence physique perdurera dans un temps long. Tel est ce que souhaite construire le FAV et tel sera l’ambition de cette Dixième édition, ouvrant la voie vers de nouvelles découvertes.